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Dans la vidéo qui suivante, intitulée "l'histoire en pièces", Katherine Gruel du CNRS présente et explique l'intérêt historique, économique et artistique des monnaies gauloises, à partir des pièces découvertes dans le Sanctuaire d'Allones, dans la Sarthe.
Quelques monnaies gauloises
Vidéo : Les monnaies gauloises : l'histoire en pièces
Des monnaies gauloises découvertes sur le site archéologique d'Allones, dans la Sarthe
Quelques-uns des types monétaires découverts sur le site sont présentés. Parmi ces monnaies figurent notamment 200 ou 300 potins à la tête diabolique. Les monnaies découvertes sont des pièces régionales, mais on trouve également des imitations de bronzes de Marseille, des deniers de la République romaine. Il y a aussi des monnaies impériales romaines (sesterce de Domitien, antoninien de Postume).
Les monnaies sont des documents essentiels de l'histoire car elles reflètent le goût artistique d'une époque, les pouvoirs locaux. Les monnaies apportent de très importantes indications sur les échanges commerciaux. Elles témoignent des liens qui unissent l'aire de civilisation celtique ou gauloise à l'aire de civilisation méditerranéenne.
L'Origine des monnaies gauloises
Les guerriers gaulois ont servi en tant que mercenaires en Grèce, à Rome ou encore à Carthage. Ils se faisaient payer en monnaies d'or. C'est ainsi que la monnaie, invention grecque, a été importée en Gaule. Les Gaulois ont d'abord réalisé des copies assez fidèle de leurs modèles, puis les graveurs ont commencé à innover, déformant le modèle selon l'esprit de leur propre civilisation, et peuplant les monnaies d'animaux fantastiques et de signes étranges...
L'intérêt des monnaies est qu’elles sont un document essentiel pour la connaissance de notre passé. C’est un document complet qui est souvent relativement bien conservé et qui nous donne des renseignements grâce aux images qu’elles représentent. Par ces images monétaires qui reflètent le goût des gens, on peut se faire une idée sur le goût du pouvoir émetteur, les références artistiques, religieuses, politiques de la société qui a produit les monnaies.
Les monnaies donnent aussi des indications sur la circulation des populations et sur les échanges commerciaux. Au IVème siècle avant Jésus-Christ une grande partie de l’Europe moyen est celtique. Il ya une civilisation et une culture communes. Cependant la méditerranée reste le centre de l'économie mondiale.
Les monnaies témoignent des liens qui unissent ces deux mondes souvent opposés par ailleurs. Cavaliers émérites, les celtes sont recrutés comme mercenaires par tous les grands conquérants du monde antique.
On les trouve auprès de Denis de Syracuse, de Philippe puis d'Alexandre de Macédoine mais aussi à Carthage. Jusqu'à la fin du 3ème siècle ils seront de tous les combats.
Les mercenaires gaulois se faisaient payer en monnaies d'or par les Grecs
Ces guerriers se faisaient payer en monnaie d'or. Ainsi pour l'embauche d'une troupe structurée de 20000 hommes Persée devra réunir 150000 pièces d'or, une somme considérable.
La disparition des tyrans avec la deuxième guerre punique signe l'arrêt de l'embauche des grandes troupes de mercenaires.
Dès lors, une partie de ceux-ci regagne le monde celtique et ils y introduisent une invention grecque, la monnaie.
Chez les Celtes la valeur se mesurait en or qui était thésaurisé principalement sous la forme de bijoux torque et bracelets.
Ainsi lorsque la monnaie apparaît en Gaule au début du 3e siècle elle est en or et à l'effigie des grands conquérants méditerranéen.
Les premières pièces qui circulent alors sont des statères de Philippe de Macédoine.
Photo d'un statère de Philippe de Macédoine
Les statères d'or de Philippe de Macédoine ont servi de modèles au plus anciennes monnaies gauloises
Ceux-ci furent d'ailleurs surnommés par les numismates le “dollar de l'antiquité”.
Leur usage dépasse largement les limites des territoires macédonien. Par exemple à Marseille même la dot des femmes était évaluée en Philippe et non en drachmes d’argent.
Les Gaulois copient le modèle des monnaies grecques
Les monnayeurs gaulois avaient en main un original grec qu'ils copiaient dans ses moindres détails jusqu'à la marque de l'atelier de frappe macédonien : le trident pour Pella ou Amphipolis, le Canthare pour Pella, le foudre et l’épi pour Abidos.
Statère d'or grec et sa copie gauloise
Très vite le graveur adapte le style monétaire au goût Celte. L'Apollon lauré s'humanise. La légende Philippu ou est de moins en moins bien comprise et se transforme en motifs décoratifs. Les chevaux se désarticulent et leurs jambes sont boulletées. Doit-on voir dans cette évolution une habileté moindre des monnayeurs gaulois ?
Les techniques de fabrication des monnaies gauloises
Pour nous faire une idée des difficultés techniques de la gravure nous nous sommes rendus à la Monnaie de Paris.
Jean-Yves Thebault : “Nous utilisons la technique de l'attaque directe et pour ce faire nous utilisons
des outils qui n'ont pas changé depuis la nuit des temps. Chaque graveur fabrique son propre outillage. Alors une fois mon dessin tracé dans le bloc en métal je vais venir enfoncer ces quatre petites perles de façon à marquer les articulations des pattes du cheval. Je vais contrôler la mise en place des volumes avec une petite boulette de cire.
Je prends mon burin rond et là on va commencer à creuser le métal en enlevant des petits copeaux.
Voilà, on est à peu près dans le dessin. On va peaufiner, on va lisser la gravure. Voilà, on est dans le dessin, c’est c'est bon.”
Les monnaies sont les premiers objets fabriqués en série à partir d'un cahier des charges imposé par le pouvoir sans trop tenir compte des savoir-faire techniques.
Celui ci fixe le poids le diamètre et le taux de métal précieux contenu dans la pièce la capacité des monnayeurs à respecter ce cahier des charges sur une grande série d'objets est révélatrice de leur maîtrise métallurgie.
Des techniques de fabrication monétaires inchangées depuis la nuit des temps...
En fait, à partir de nos connaissances sur la frappe de monnaies médiévales ont pu reconstituer une bonne part de la fabrication monétaire à l'époque protohistorique. C'est très important. les coins gaulois sont de forme tronconique. La surface supérieure est gravée et puis trempée pour en augmenter la dureté.
Le coin est ensuite serti dans un manchon enfer afin d'éviter l'éclatement latéral on insère le coin du droit ou coin dormant dans un billot de bois pour éviter les rebonds lors de la frappe.
Le coin gaulois est en bronze qui reste un métal mou donc facile à graver mais plus fragile. Dès l'époque romaine les coins sont en fer ce qui nécessite des outils plus rigides.
On voit sur celui-ci le pourtour de la monnaie et le personnage assis gravé en creux qui apparaîtra en relief sur l'objet fini.
Ce dernier coin fabriqué sous henri iii montre la permanence de cette technique de la frappe au marteau jusqu'à l'époque moderne.
Le flanc monétaire chauffé et vierge de toute inscription est placé entre les deux coins. Par la frappe le flanc se trouve empreint des deux côtés simultanément. L'absence de guide au pourtour donne à la pièce une forme irrégulière par l'éclatement du métal. ceci fait de chaque pièce un objet unique.
Des cassures de coin elles au contraire sont visibles sur une série de pièces et montrent que les coins étaient utilisés très longtemps.
A l'époque gauloise reste la fabrication monétaire était exécutée dans les ateliers de bronziers. Donc sans avoir de textes grâce à la monnaie nous arrivons à définir le degré de technologie des anciens et à reconstituer les différentes étapes de la fabrication monétaire.
Celles-ci sont illustrées par ce vitrail exposé au Musée de la Monnaie de Paris.
Après la coulée, les flancs sont chauffés pour faciliter la frappe. Puis chaque pièce en métal précieux est contrôlé par pesée.
Dans certains cas, les flancs sont mis à l'épaisseur par martelage. Ceux qui sont trop larges sont ensuite calibrés à la cisaille. La fabrication monétaire n'évoluera que très peu durant près de deux mille ans jusqu'à l'introduction sous Louis XIV de la frappe au balancier.
Les plus anciennes monnaies gauloises avaient une fonction de prestige
Les premières frappes gauloises ont une fonction de prestige. Elles sont émises par les chefs de guerre soucieux de s'identifier aux conquérants macédoniens.
Dès le 2e siècle avant Jésus-Christ chaque cité tente d'individualiser sa monnaie et l'iconographie monétaire s’enrichit de toute l'exubérance de l'art celtique. Les cités tirent ainsi bénéfice du change, prélèvent taxes et péages tandis que le commerce à longue distance s'accroît.
A l'époque la monnaie gauloise ne circule pas. Elle reste enfermée dans sa zone d'émission qui à peu près la zone des cités gauloises qui sont la surface d'un département en gros.
Présentation des principaux monnayages des peuples gaulois
Au sud-ouest les monnaies à la croix des Volques dérivent des émissions de Roda, comptoir grec d'Espagne.
Peu de peuples inscrivent leur nom sur les monnaies comme ici les Volques Arécomiques.
Les Elusates se distinguent par un style très géométrique. Les Arvernes, eux, émettent des monnaies d'or, d'argent et de bronze. On raconte même que leur roi Luern jetait l’or du haut de son char.
Exemple de monnaie d'or Arvernes : statère d'or à la lyre |
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Les Lemovices exploitent les riches mines d'or du Limousin dont une faible part est monnayée. Les monnaies pictones révèlent l'alliance de la cité tantôt avec les Aquitains tantôt avec les Armoricains au nord.
Le système armoricain se caractérise par un cheval à tête humaine au revers.
Plusieurs monnayages montrent des petites têtes qui pendent à l'extrémité de cordon comme sur ces monnaies Namnètes ou sur ces pièces Vénètes. On y voit la référence au rite des têtes coupées que mentionnent les textes latins. Les monnaies des Coriosolites représente une tête de guerrier et agrémentent souvent leurs pièces d’une roue. Les Unelles se reconnaissent au tatouage sur le visage
L’appauvrissement en or au fur et à mesure des émissions est visible sur ces deux pièces Aulerques cénomanes reconnaissables par leur cheval ailé androcéphale qui piiétine un guerrier.
Les Aulerques Eburovices occupent la région d’Evreux. Le col et le cou du vêtement quand on fait tourner la pièce deviennent un sanglier. Au revers on retrouve ce même petit sanglier enseigne sous le cheval.
Les Carnutes rendus célèbres par l'assemblée annuelle des druides se reconnaissent à l'aigle et à l'aiglon au revers.
Chez les Parisis et les Ambiens la chevelure occupe presque toute la pièce.
Dans la puissante cité des Rèmes très tôt en contact avec Rome le pouvoir est confié à trois magistrats.
Dès le début du 2e siècle avant Jésus-Christ les peuples du centre est comme les Séquanes et les Eduens choisissent un modèle romain pour leur monnaie. C'est le denier gaulois.
Exemple de monnaie des Eduens : quinaire d'argent |
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Dans la vallée du Rhône, la plupart des monnaies reprennent le type romain aux Dioscures. Les Allobroges eux innovent avec un bouquetin au revers.
Evolution des peuples gauloises vers une économie monétaire différente selon les régions
L'évolution vers une économie monétaire se fait à des rythmes différents selon les régions.
Dans l'ouest armoricain le monnayage des cités se maintient jusqu'à la conquête romaine. Les cartes de répartition des monnaies isolent parfaitement celle des Ausismes de celles des Coriosolites ou des Aulerques Cénomans.
Variations d’un même monnayage gaulois : l’exemple d’une série de pièces des Riedones
L’étude numismatique permet d'identifier dans une même série monétaire des variations iconographiques. Par exemple une série de pièces attribuée aux Riedones se caractérise au droit par une tête tournée à droite avec une chevelure en trois angulations terminée par trois chignons en forme de
lyre affrontées. Ces ondulations sont rassemblées par une double couronne de lauriers serrées en haut et en bas par un lien. Au revers un cheval à tête humaine est conduit par aurige qui tient les rênes. Dessous la roue et le plus souvent à 8 raies dans le cercle perlé.
Cette série monétaire se décline en 8 classes. La première à une grosse mèche sur la joue, un oeil composé de deux traits et une volute sort de la bouche.
Pour la classe 2 la chevelure est ornée de lignes perlées.
La classe 3 a une mèche la joue et le nez est pointu. La queue du cheval est toujours réhaussée de deux lignes perlées.
La classe 4 présente un style beaucoup plus lourd et au revers la roue est à 4 raies.
Pour la classe 6 le graveur privilégie la chevelure aux dépens du visage. Au revers, le cheval est tourné à gauche et non plus à droite.
Pour la classe 7 le globe oculaire est figuré en relief. L'ornement linguiforme est très long et partiellement perlé. Au revers une tête coupée pend devant le poitrail du cheval
Pour la classe 8 très différente, le visage est barbu ce qui est très rare dans la numismatique celtique.
Chacune de ces variations correspond à une émission différente.
Des fédérations monétaires de peuples gaulois choisissent les pièces d’argent
Dans les régions où les liens commerciaux avec Rome se développent très tôt, les monnayages des cités font place à des fédérations monétaires qui choisissent un étalon d'argent. Dominant les bassins du Rhône de la Seine et de Loire, les Eduens sont frères et amis du peuple romain dès le milieu du 2e siècle avant Jésus-Christ.
C'est alors qu'ils adhèrent à une fédération monétaire regroupant les peuples du centre est qui prend prototype le dernier républicain romain. Très astucieusement cette nouvelle monnaie pèse le poids d'un demi denier romain. Elle est sensiblement égale à la drachme légère de Marseille. Cette politique monétaire favorise le commerce et permet un change facile tant avec Rome qu'avec Marseille.
A partir du premier siècle avant Jésus Christ les chefs gaulois inscrivent leur nom sur les pièces
A partir du 1er siècle avant Jésus-Christ les chefs gaulois inscrivent leur nom sur les pièces en tant que magistrat monétaire, que chef, que financeur de l'émission.
Litavicos est le vergobret c'est à dire dire le chef élu des Eduens. Il est pro romain. Dumnorix est aussi Eduen mais pro indépendantistes. Il est considéré comme très puissant par César car il a une nombreuse clientèle et a obtenu les péages en fermage. Dumnorix dirige la troupe d’Eduens qui part secourir Vercingétorix assiégé à Alésia en 52 avant Jésus-Christ. Dans les fossés défendant l’oppidum d'Alésia ont été trouvées quantité de monnaies de toutes provenances qui témoignent des différentes cités engagées auprès de Vercingétorix.
Exemple de portrait de chef gaulois sur une monnaie : le statère en or de Vercingetorix
Droit du célèbre statère d'or au portrait de Vercingétorix
Ces découvertes permettent d'ailleurs de dater précisément la réalité de leur circulation cette année là.
Le siège d'Alésia marque la fin à l'indépendance gauloise et l'annexion de la Gaule à Rome par César. Dès le début de la guerre certains chefs gaulois avaient adopté un nom romanisé, prénom nom et surnom.
Cette monnaie est émise par Quintus Docius fils de Sam vers 57 avant Jésus-Christ.
Exemple de trésor monétaire gaulois enfoui après la conquête romaine
Après la conquête romaine, les émissions de monnaies gauloises de peuples alliés des romains se poursuivent
L'émission des monnaies gauloise ne s'arrête pas pour autant à la fin de la guerre, les romains tolérant les émissions de métal de bronze et autorisant leurs alliés à battre monnaie. Les bronzes frappés à partir de 60 avant jésus-christ se multiplient et certains portent aussi des tria nomina à la latine, révélant l’appartenance de certains gauloise à de grandes familles romaines ici Germanus Indutilli Libertus, monnaie frappée en 8 avant Jésus-Christ.
Cette masse monétaire considérable circulera jusqu'à la fin du siècle.
Les trésors découverts permettent de reconstituer les actes de fuite des armées vaincues par les légions romaines.
On a pu ainsi reconstituer le lieu de la défaite de la fédération armoricaine en 56 avant jésus-christ dans la région d'Avranches.
Les sites les plus riches en monnaies gauloises sont les sanctuaires
Un des types de sites sur lesquels nous aurons le plus d'informations finalement, parce que c'est là qu'on trouve le plus de monnaies, ce sont les sanctuaires. Pourquoi les sanctuaires ? Parce qu’il y a d'abord des
offrandes monétaires qui peuvent venir de très très loin et qui nous permettent de voir le rayonnement des sanctuaires mais aussi les types de monnaie qui circulent en même temps sur un même site.
Ici à Allonnes ce sont les potins qui sont dominants. Ce sont des pièces coulées spécifique de l'économie gauloise. Les premières séries potins comme les potins la grosse tête imités du bronze massaliotes au taureau chargeant et les potins au personnage courant en tenant à torque apparaissent dès le 2e siècle avant Jésus-Christ. Ils circulent parallèlement aux monnaies de métal précieux. Leur émission est sans doute contrôlés par des grandes familles en Gaule chevelue et par les religieux des sanctuaires en Gaule belgique. Ils portent exceptionnellement des noms de chefs comme ici “Tog” pour Togirix.
Exemple de potin "à la grosse tête" des Leuques
L'iconographie des potins belges est plus riche et visiblement inspirée de la mythologie :animaux fantastiques affrontés, bucranes, déesse nattée assise en tailleur et tenant un torque.
Certains de ces potins sont diffusés très largement tandis que d'autres sont diffusés exclusivement sur un site. Les potins apparaissent comme des monnaies privées plus proches des jetons des chambres de commerce que des monnayages garantis par l'État. Donc l'aspect intéressant de ce site c'est justement que sur une période aussi longue entre le deuxième avant et du quatrième après on a peu à peu une transformation des monnaies qui perdent leur caractère
celtisant et gaulois pour peu à peu se romaniser entrer dans un système monétaire un petit peu différent que celui de l'époque romaine avec en parallèle l’arrivée justement de ces monnaies romaines qui peu à peu les remplacent. Et c'est cela que nous percevons parfaitement sur ce site.
Autres pages sur les monnaies gauloises
Monnaies gauloises [Articles variés sur les monnaies gauloises]
Atlas des monnaies gauloises [Livre de la fin du XIXème siècle qui répertorie les monnaies gauloises]
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Photos des monnaies en grand format
1. Gaule celtique, Arvernes, statère d'or, Type à la lyre |
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2. Gaule Narbonnaise, Tolosates, drachme à la tête cubiste |
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3. Gaule celtique, Eduens, quinaire d'argent |
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4. Gaule belgique, Potin des Rèmes |
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5. Gaule Belgique, Incertaines de l'Est, statère d'électrum scyphate |
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6. Gaule Belgique, Potin des Suessions |
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7. Gaule Belgique, Trévires, statère d'or |
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8. Gaule celtique, bronze Carnute |
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9. Gaule celtique, Estuaire de la Seine, quart de statère en or |
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10. Gaule celtique, drachme d'argent des Lemovices |
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11. Gaule Celtique, Senons, bronze. Type à l'aigle |
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12. Statère Picton à la tête namnète |
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13. Gaule Narbonnaise, Allobroges, drachme d'argent |
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Photos des monnaies gauloises présentées dans la galerie
Photo des monnaies | Description de la pièce |
Monnaie gauloise : statère Picton |
Monnaie gauloise : statère PictonDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°97 Date de la vente aux enchères : 13 septembre 2008 Numéro du lot : 4 Prix réalisé : invendue Description de la pièce : GAULE CELTIQUE, Pictones, AV statère à la tête namnète, 1e moitié du 1er s. av. J.-C. Classe A II. Droit : Tête à droite, au nez droit, entourée de cordons perlés auxquels sont attachées des petites têtes. Sous le menton, ornement en forme de joug. Devant la bouche, le cordon perlé forme une boucle séparant trois points. Revers : Cheval androcéphale galopant à droite, conduit par un aurige tenant un torque. En dessous, une main ouverte, pouce à droite, au-dessus d'un joug. Ref.: Barrandon & al., pl. X, 22. 6,58g. presque Très Beau a. VF Prix d'estimation : EUR 600 |
Monnaie gauloise : Incertaines de l'Est, statère |
Monnaie gauloise : Incertaines de l'Est, statèreDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°97 Date de la vente aux enchères : 13 septembre 2008 Numéro du lot : 9 Prix réalisé : 1,400 EUR (approx. 1,987 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE BELGIQUE, Incertaines de l'Est, El. statère scyphate, fin 2e s. av. J.-C. Type de Crainvilliers "au croissant". Droit : Tête l. à droite. Longeant le profil, un ovale strié et une ligne ondulée. La coupe du cou est striée. Sur le tour, croissants tournés vers l'extérieur. Revers : Cheval tirant un char, conduit à gauche par un aurige tenant les rênes. Entre les jambes, croissant évidé et strié, tourné vers le haut. Devant, un oiseau posé à l'horizontale sur le poitrail du cheval. En bas, lignes bouletées figurant un foudre. Ref.: Allen, RSN 53 (1974), 90-91 var; Castelin, 846-847 var; L.T., 8922 var; DT, 3078; Scheers, BSFN 6 (2005), fig. 4, 6. 7,20g. Très Rare. Variante de roue à huit rayons et à moyeu pointé. presque Très Beau a. VF Prix d'estimation : EUR 1.000 |
Monnaie gauloise : Potin Rème |
Monnaie gauloise : Potin RèmeDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°97 Date de la vente aux enchères : 13 septembre 2008 Numéro du lot : 13 Prix réalisé : invendue Description de la pièce : GAULE BELGIQUE, Remi, AE potin, après 45 av. J.-C. Droit : Bucrâne de face. De part et d'autre, S. Au-dessus, quatre arcs de cercle surmontés d'un point. Revers : Animal à droite, attaquant un serpent (?). Ref.: Scheers, Traité, 690; Allen, BMC, 511; Scheers, Dan., 339; L.T., 8351; DT, 221. 4,42g. Le type du bucrâne apparaît dans plusieurs monnayages celtes après la conquête romaine. Le revers s'inspire des deniers à l'éléphant de César. Très Beau VF Prix d'estimation : EUR 100 |
Monnaie gauloise : drachme Tolosate |
Monnaie gauloise : drachme TolosateDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°96 Date de la vente aux enchères : 14 juin 2008 Numéro du lot : 11 Prix réalisé : 100 EUR (approx. 155 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE NARBONNAISE, Tolosates, AR drachme, Type à la tête cubiste. Droit : Tête à gauche devant laquelle s'affrontent deux dauphins. Revers : Croix cantonnée d'une balle de fronde au 1er et au 2e, d'une hache au 3e et d'un pendant au 4e. Ref.: Savès, 1 et suiv.; Allen, BMC, 59; Scheers, Lyon, 23-24. 2,73g. Très Beau VF Prix d'estimation : EUR 100 |
Monnaie gauloise : Statère ArvernesDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°96 Date de la vente aux enchères : 14 juin 2008 Numéro du lot : 17 Prix réalisé : 3,400 EUR (approx. 5,257 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE CELTIQUE, Arverni, AV statère, Type à la lyre. Droit : Tête à gauche, les cheveux courts. X bouleté sur la joue. Revers : Cheval galopant à gauche. Dessous, lyre à trois cordes. Au-dessus de la croupe, X bouleté dans un carré linéaire. Ref.: DT, 3525 var; Nieto & Barrandon, RN (2002), p. 45, A10 var; B.N. 3737 var. 7,25g. Extrêmement Rare. Très Beau VF Prix d'estimation : EUR 3.000 |
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Monnaie gauloise : bronze SenonDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°96 Date de la vente aux enchères : 14 juin 2008 Numéro du lot : 23 Prix réalisé : 140 EUR (approx. 216 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE CELTIQUE, Senones, AE bronze, avant 52 av. J.-C. Type à l'aigle. Droit : Tête à droite, la chevelure disposée en quatre larges mèches. Devant, rosace et croissant perlé. Revers : Oiseau à gauche, un globule sous le bec. Au-dessus, YLLYCCI, un pentagramme et une croix bouletée. Derrière, deux annelets centrés. Ref.: DT, 2636; Allen, BMC, 152; Scheers, Lyon, 542. 3,31g. Patine verte. Très Beau à Superbe VF - EF Prix d'estimation : EUR 100 |
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Monnaie gauloise : Quart de Statère Estuaire de la SeineDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°96 Date de la vente aux enchères : 14 juin 2008 Numéro du lot : 25 Prix réalisé : invendue Description de la pièce : GAULE CELTIQUE, Estuaire de la Seine, AV quart de statère, fin 2e-1e moitié du 1er s. av. J.-C. Droit : Ensemble de traits. Revers : Cheval à gauche, monté par un aurige. Devant l'aurige, longue barre inclinée. Sous le cheval, lyre à cinq cordes tournée à gauche. Entre la lyre et les jambes postérieures, barre inclinée. Ref.: Scheers, Traité, 100; DT, 97; Scheers, RBN (1970), cfr 14. 1,80g. presque Très Beau a. VF Prix d'estimation : EUR 850 |
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Monnaie gauloise : Statère Trévire |
Monnaie gauloise : Statère TrévireDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°96 Date de la vente aux enchères : 14 juin 2008 Numéro du lot : 49 Prix réalisé : 1,400 EUR (approx. 2,165 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE BELGIQUE, Treviri, AV statère, avant 54 av. J.-C. Classe III. Droit : Grand oeil angulaire regardant à droite. Devant, [LVCOTIOS] et étoiles. Revers : Cheval galopant à gauche. Au-dessus, LVC[OTIO]. En dessous, un cercle perlé centré d'un annelet. Ref.: Scheers, Traité, 228; Scheers, Dan., 353; L.T., 8821; Scheers, Lyon, 1052; DT, 592. 5,98g. Rare. Brisure du coin au revers. Très Beau VF Prix d'estimation : EUR 500 |
Monnaie gauloise : drachme AllobrogesDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°94 Date de la vente aux enchères : 15 décembre 2007 Numéro du lot : 7 Prix réalisé : 240 EUR (approx. 345 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE NARBONNAISE, Allobroges, AR drachme, 1er s. av. J.-C. Type au bouquetin. Droit : Tête l. à gauche. Revers : Bouquetin galopant à gauche. En dessous, épée. Devant, deux tiges. Ref.: DT, 3106; Allen, BMC, 170; Deroc, cl. II (65-88). 2,27g. Très Beau à Superbe VF - EF Prix d'estimation : EUR 200 |
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Monnaie gauloise : Potin Suessions |
Monnaie gauloise : Potin SuessionsDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°94 Date de la vente aux enchères : 15 décembre 2007 Numéro du lot : 29 Prix réalisé : invendue Description de la pièce : GAULE BELGIQUE, Suessions, AE potin, Droit : Tête à droite. Derrière, S et point. Devant, deux S qui se touchent. Revers : Au centre, cercle centré d'un globule, surmonté d'un sanglier à droite. Derrière l'animal, un annelet. Dessous, segment de cercle bouleté et surmonté de cinq globules. Ref.: Scheers, Traité, 696; Allen, BMC, 446; Scheers, Dan., 326; Scheers, Lyon, 1153; DT, 531A. 3,13g. Superbe EF Prix d'estimation : EUR 250 |
Monnaie gauloise : bronze Carnutes |
Monnaie gauloise : bronze CarnutesDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°93 Date de la vente aux enchères : 15 septembre 2007 Numéro du lot : 5 Prix réalisé : 240 EUR (approx. 333 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE CELTIQUE, Carnutes, AE bronze, Droit : Tête masc. à gauche, le nez proéminent, les cheveux courts. A gauche, TOVTOBO et à droite, CIO. Revers : Lion marchant à droite. En dessous, ATEPILOS. Ref.: Allen, BMC, 114; DT, 2596. 2,31g. Belle patine brun foncé. presque Superbe a. EF Prix d'estimation : EUR 300 |
Monnaie gauloise : quinaire Eduen |
Monnaie gauloise : quinaire EduenDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°92 Date de la vente aux enchères : 9 juin 2007 Numéro du lot : 17 Prix réalisé : 900 EUR (approx. 1,201 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE CELTIQUE, Aedui, AR quinaire, 1er s. av. J.-C. Droit : DVBNOCOV Tête à droite. Revers : DVBNOREIX Guerrier debout de face, tenant un carnyx et une tête coupée. Ref.: Allen, BMC, 480; Castelin, 549; Scheers, Lyon, 346. 1,85g. Rare. Dubnorix, personnage éduen important, fut pris en otage par César lors de la traversée vers l'Angleterre. S'étant échappé, il fut tué sur ordre de César. Très Beau VF Prix d'estimation : EUR 500 |
Monnaie gauloise : drachme Lemovices |
Monnaie gauloise : drachme LemovicesDescription complète de la monnaie :Origine de la monnaie : Jean Elsen & ses Fils S.A. Vente aux enchères n°92 Date de la vente aux enchères : 9 juin 2007 Numéro du lot : 23 Prix réalisé : 360 EUR (approx. 480 U.S. Dollars as of the auction date) Note: Prices do not include buyer's fees. Description de la pièce : GAULE CELTIQUE, Lemovices, AR drachme, Droit : Tête à gauche, les cheveux rangés en trois grosses mèches. Revers : Cheval à gauche. Au-dessus, une tête à gauche. semblable à celle du droit. En dessous, annelet centré. Ref.: Allen, BMC, 504-505; Scheers, Lyon, 679; DT, 3416. 2,14g. presque Superbe a. EF Prix d'estimation : EUR 300 |
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Les Gaulois n'ont pas inventé la monnaie, ils ont emprunté cet usage à la civilisation grecque classique à partir du IVème siècle avant JC et ils se sont rapidement détachés du modèle original pour créér des formes d'art qui présentent une puissante originalité. A travers les images représentées sur les monnaies gauloises on dispose d'un aperçu sans égal sur le monde celtique qui est très mal connu en raison de l'absence presque complètes de sources écrites gauloises. Les auteurs Grecs ou Romains de l'Antiquité considéraient les Gaulois comme des barbares et il est vrai que l'on ne peut pas comparer l'art Grec Classique à l'art Gaulois : ce sont deux univers radicalement différents.
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Les potins Gaulois sont des monnaies de bronze coulées (et non frappées). Les potins ne font pas partie des plus anciennes monnaies Gauloises. En effet, les Gaulois, recrutés comme mercenaires par les différentes puissances du monde antique, ont introduit la monnaie dans le monde celtique après leur contact avec la civilisation grecques. Les plus anciennes monnaies gauloises apparaîssent au IIIème siècle avant JC. Il s'agit de monnaies d'or imitées de celles de Philippe de Macédoine. Les Gaulois (ou Celtes comme ils se nommaient eux-mêmes), ont alors fabriqués leurs premières monnaies en imitant leur modèle Grec. Au IIème siècle avant JC, chaque peuple a individualisé ses monnaies. Les premières monnaies Gauloises étaient frappées, mais sont apparues des monnaies de circulation courante coulées : les potins. Ces deux types de monnaies Gauloises, frappées et coulées, on circulé parallèlement. L'archéologie permet d'en savoir plus sur l'utilisation de ces monnaies. Par exemple, les fouilles du sanctuaire d'Alonnes (Sarthe) a donné de précieux renseignements sur la circulation des monnaies à partir des offrandes déposées par les fidèles (on parle de monnaies « votives », c'est-à-dire déposées pour faire un voeu auprès de la divinité concernée).
Malgré les progrès de l'archéologie, de nombreuses incertitudes demeurent sur les monnaies Gauloise de potin. Des études telles que celles de Richard Boudet (« Les Potins gaulois : typologie, diffusion, chronologie : état de la question à partir de plusieurs contributions. 4.6, La répartition des potins, quel apport ? 6, Les Potins du centre-ouest et du sud-ouest de la Gaule : état de la question »
Référence de la revue : Gallia, 52 : 129-135 : fig. 61-64, 1995) ont tenté de préciser l'aire de fabrication et d'utilsation des Potins, ici, dans le cas des Potins du centre-ouest et du sud-ouest de la Gaule.
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C'est dans la première moitié du XIXème siècle que les études de numismatique gauloise ont véritablement commencé. Nous présentons ici les principaux travaux de numismates français qui ont contribué à l'étude des monnaies gauloises.
Exemple de monnaie gauloise : statère d'or des Arverves, Type à la lyre
Ces études de numismatique gauloise (mais aussi des autres branches de la numismatique) ont connu de sérieux progrès grâce à la « Revue numismatique », dont le titre initial était « Revue de la numismatique française ». Les fondateurs limitaient modestement leur cadre à la numismatique gauloise et nationale française; mais dès le deuxième tome, ils élargirent leur champ de recherches en publiant des mémoires sur les monnaies grecques et les monnaies romaines; enfin, à partir du tome 3, le recueil prit le titre général de « Revue Numismatique ».
Cette revue, qui eut une influence considérable dans la connaissance des monnaies gauloises, fut fondée par Etienne Cartier et Louis de La Saussaye en 1836. L. de La Saussaye (1801-1878) est l'un des savants qui ont le plus contribué à donner un essor aux études de numismatique gauloise. On lui doit notamment « la Numismatique de la Gaule narbonnaise », Blois, 1842, in-4°. En ce qui concerne le savant numismate Joachim Lelewel, il était un ancien professeur à l'Université de Wilna; il se réfugia en France. On lui doit surtout « Etudes numismatiques et archéologiques. Type gaulois ou celtique », Bruxelles, 1840, in-8° et atlas in-4°.
Les membres de la Revue numismatique ne tardèrent pas à avoir, sur le terrain spécial de la numismatique gauloise, toute une pléiade de disciples ou d'émules : J. Chaudruc de Crazannes, de Saintes (1782-1862), qui a publié des articles dans les « Annales encyclopédiques », de Millin (1817), les « Mémoires de la société archéologique du Midi » (1832-1833 et 1840-1841), le « Bulletin de la société des Antiquaires de l'ouest », 4° série, 1844-1846), la Revue archéologique, 1847-1856, la Revue Belge de numismatique, 1854 à 1862, la Revue Numismatique à partir de 1838. Le marquis de Lagoy (1790-1860), qui étudia spécialement les monnaies du bassin du Rhône, de Massalia et de la Narbonnaise a publié des travaux notamment dans les Revue Numismatique à partir de 1837 et surtout une « Monographie des médailles gauloises imitées des deniers conculaires », Aix, 1847, in-4° et supplément en 1856), ainsi que des « Recherches numismatiques sur l'armement et les instruments de guerre des Gaulois », Aix, 1849, in-4°.
G. Lecointre-Dupont (1809-1888) est l'auteur de l'ouvrage « Les monnaies du Poitou », dans les « Mémoires de la société des Antiquaires de l'ouest », t. VI, 1839 (voir la notice biographique sur G. Lecointre-Dupont dans la Revue Numismatique, 1889, p. 147.
Achille Deville a publié des articles dans les « Mémoires de la société des Antiquaires de Normandie », t. XI et XVII et dans les Revue numismatique, 1846.
Edouard Lambert est l'auteur de l'ouvrage « La numismatique gauloise du nord-ouest de la France », Paris, 1844 et 1864, 2 volumes in-4°.
Adolphe Duchalais, rendit à la branche de la numismatique gauloise un service important grâce à sa « Description des médailles gauloises de la Bibliothèque Nationale » (Paris, 1846, in-8°). Cet auteur, employé du Cabinet des médailles est né à Beaugency en 1814 et il est mort en 1854 (cf. Revue numismatique, 1854, p. 290). On lui doit aussi plusieurs dissertations sur les monnaies gauloises dans la Revue numismatique de 1840 à 1847, ainsi que dans la Revue archéologique, en 1849. Duchalais a également écrit dans les « Mémoires de la société des antiquaires de France » sur les monnaies de la Numidie et de la Maurétanie (1849) et dans la Revue Numismatique, 1850 et 1851 sur des monnaies de la Cyrénaïque.
Citons encore les études de A Peghoux et d'Antoine Fillioux sur les monnaies des Arvernes et des Lemovices : A. Peghoux, « Les monnaies des Arverni », Clermont, 1857, in-8° et A. Fllioux, dans les « Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse », tome II, III et IV, 1861-1865.
Alexandre Hermand (1801-1858) a publié des travaux sur la Gaule Belgique : « Numismatique gallo-belge ou histoire monétaire des Atrébates, des Morins, etc » (dans la Revue belge, 1864 et 1865).
De Ludovic Lemière (1818-1887) a étudié les monnaies gauloises de la péninsule armoricaine (voir Bulletin archéologique de l'association bretonne, t. III, 1852).
Pistollet de Saint-Ferjeux a travaillé sur les monnaies des Lingons, des Leuques, des Séquanes des Eduens (voir sa « Notice sur les monnaies des Lingons, des Leukes, des Séquanais et des Eduens, dans l'Annuaire de la Société française de numismatique, tome II, 1867, pages 33-63).
J.B. Pilloy a publié sur les Véromanduens « Monnaies gauloises des Veromandui, et du Nord-Est », dans le Bulletin de la société archéologique de Soissons », tome XII, 1858. Des recherches ultérieuses plus approfondies et des recherches plus précises ont complété le travail initial de cet auteur (voir dans les Mémoires de la Société des sciences de Saint-Quentin, tome XXXIV, 1883).
Nous sommes redevables à Hennin d'un consciencieux « Manuel » de numismatique ancienne (Paris, 1830, deux volumes in-8° et Atlas).
Le nom de Charles Lenormant (né à Paris en 1802, mort à Athènes en 1859, voir la notice de J. de Witte sur Charles Lenormant, avec sa bibliographie, Bruxelles, 1887, in-12), qui fut le collègue de Raoul Rochette au Cabinet des Médailles, puis son successeur, reste attaché à une révision générale de la numismatique gauloise, à divers mémoires sur les monnaies des Arsacides, les statères de Cyzique, les monnaies de Simon Macchabée, d'Odenat et de sa famille, de Saint Hélène (Revue numismatique, de 1841 à 1858) et surtout à l'énorme compilation intitulée : « Trésor de numismatique et de glyptique ou recueil général de médailles, monnaies, pierres gravées, bas-reliefs, etc, tant anciens que modernes » (12 volumes in-folio, publiés de 1834 à 1850). Trois volumes de ce recueil quelque peu indigeste, écrit au jour le jour et sans plan bien arrêté, ont trait à la numismatique de l'antiquité : le premier a pour titre spécial : « Iconographie des empereurs romains et de leurs familles » (1843); le second « Numismatique des rois grecs » (1849); le troisième « Nouvelle galerie mythologique » (1850).
On peut citer, dans le domaine voisin de la numismatique gauloise, le travail de PA Bouchard sur les monnaies celtibériennes (« Essai sur la numismatique ibérienne », Paris, 1859, in-4°), qui dix ans plus tard, devait être dépassé par celui d'Aloïs Heiss (« Description des monnaies antiques de l'Espagne », Paris, 1870, in-folio).
F. De Saulcy (1807-1880, cf. notice biographique dans l'Annuaire de la Société française de numismatique, tome V, p. 582, et G. Schlumberger, « Eloge de M. de Saulcy », avec une bibliographie, Genève, Fick, 1881, in-8°) toucha avec enthousiasme à toutes les branches de la numismatique. Ses premières études de numismatique gauloise parurent en 1836 et 1837 (« Monnaies des Leuks ou des Leuquois », dans la Revue numismatique, 1836, pages 162-174; et « Monnaies des Lixoviens », ibid., 1837, page 6). Vingt ans après, l'auteur, après avoir déserté les séries gauloises pour celles du Moyen Age, y revint par une suite de mémoires insérés dans la « Revue numismatique » à partir de 1856. On doit à cet auteur de nombreux autres travaux dans toutes les branches de la numismatique, qui ont souvent permis de sérieuses avancées dans la voie scientifique. La magnifique collection de monnaies gauloises qu'il avait formée fut achetée par le Cabinet des Médailles en 1872 : elle comprenait 7114 pièces, dont 950 en or et 324 en argent (cf. Revue numismatique, NS, t. XIV, 1874, page 113).
Après de nombreuses dissertations de numismatique gauloise, Eugène Hucher (la plupart de ces travaux ont paru dans la Revue numismatique de 1850 à 1868, dans la Revue belge de numismatique, 3° série, tome III, 1859; dans la Revue celtique, 1873-1875; dans l'Annuaire de la Société française de numismatique, 1866 et suivantes; dans les « Mélanges de numismatique de Saulcy et Barthélémy, Hucher », 1874-1875) condensa le résultat de ses observations dans son ouvrage : « L'art gaulois ou les Gaulois d'après leurs médailles » (2 volume in-4°, 1868).
Il faut citer encore quelques travaux de numismatique gauloise publiés par Adrien Prévost de Longpérier (1816-1840, voir les « Oeuvres de A. de Longpérier », réunies et mises en ordre par G. Schlumberger, paris, 1882-1884, 7 volumes, in-8° avec biographie à la fin du tome VI).
P. Charles Robert (1812-1887, voir sa notice biographique et bibliographique dans les Revue Numismatique, 1888, page 164; dans l'Annuaire de la société française de numismatique, tome XII, 1888, p. 100 et dans la Revue archéologique, 3° série, t. XI, 1888, page 113) a surtout étudié la numismatique du nord-est de la Gaule et des pays qui formèrent plus tard le Languedoc. Il a résumé son système dans la « Description raisonnée des monnaies gauloises » qu'il avait rassemblées (Extrait de l'Annuaire de la société française de numismatique, tome V, 1877-1881, pages 239 à 318).
Anatole Chabouillet (1814-1899) succéda à Charles Lenormant en 1859 comme conservateur au Cabinet des Médailles, a écrit sur divers sujets de numismatique; en ce qui concerne la numismatique gauloise, il a écrit sur le Trésor d'Auriol (Mémoires de la Société des Antiquaires de France, tome XXIX et XX), mais aussi « L'introduction au Catalogue des monnaies gauloises de la bibliothèque nationale », par E. Muret.
Depuis 1838, M. anatole Barthémémy, par ses conseils à tous et ses publications sur la numismatique gauloise, s'est efforcé de maintenir cette branche de nos études dans la voie de la saine critique d'où certains esprits trop enthousiastes ont souvent cherché à la faire sortir (Revue numismatique, 1838 et suivantes; surtout « Numismatique de la France, par A. de Barthélémy, 1ere partie, Epoques gauloise, gallo-romaines et mérovingienne, dans les « Instructions du Comité des travaux historiques et scientifiques », 1891, in-8°). La plupart de ses travaux sont des monographies ou des analyses critiques de trouvailles, comme celles du mont Beuvray ou de Jersey. Outre les travaux parus dans la Revue numismatique depuis 1838, M. de Barthélémy en a publié dans la Revue Archéologique, depuis 1851 jusqu'à 1881; dans la Revue de la Province et de Paris, tome III, 1842 et t. V, 1843; dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, tome XXXVII, 1873; dans la Revue celtique, etc. Il convient de signaler plus spécialement la liste générale des noms relevés sur les monnaies gauloises (Revue Celtique, tome I, 1870 à tome IV, 1879), l'étude sur les libertés gauloises au commencement de la domination romaine et les caractères d'ensemble de la numismatique gauloise du nord et du nord-ouest de la Gaule (Revue des questions historiques, 1872 et Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et Belles Lettres, 1890 à 1892). M. de Barthélémy a en outre préparé l'Atlas des monnaies gauloises, achevé et publié par M Henri de La Tour.
Atlas des monnaies gauloises (1892, in-folio; voir aussi du même auteur « Monnaies gauloises recueillies dans la forêt de Compiègne, Revue numismatique, 1894) est un recueil général qui constitue un guide indispensable pour la numismatique gauloise; ce guide a son corollaire dans le Catalogue des monnaies gauloises de la Bibliothèque Nationale rédigé par Ernest Muret, complété et publié après sa mort par Messieurs Chabouillet et H. de La Tour (1889, in-folio).
Durant les 30 dernières années du XIXème siècle, la numismatique gauloise n'a pas cessé d'être, dans les provinces, l'objet de travaux inspirés par ceux qui ont été mentionnés ci-dessus. On trouvera ces articles dans les diverses société savantes locales, telles que celle de Bordeau, de la Drôme, du Dauphiné, etc.
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Dans le courant du mois d'août 1852, on a trouvé à Pionsat, département du Puy-de-Dôme, ancienne province d'Auvergne ou pays des Arvernes, un certain nombre de monnaies gauloises. Ces monnaies, frappées en électrum (or mêlé d'argent), sont en général des variantes curieuses de pièces arvernes déjà connues ; mais parmi ces pièces, toutes fort intéressantes, il s'en est rencontré quelques-unes portant en belles lettres latines le nom tout entier du plus célèbre des chefs gaulois qui résistèrent à César, de Vercingétorix, fils de Celtillus.
Une découverte sensationnelle : le statère en or de Vercingetorix
Droit du statère en or avec la légende VERCINGETORIXS entière, MMA, inv. Gauloises 3774, clichés BNF
Le célèbre statère de Vercingétorix. Cliché BNF
Le cabinet des médailles a acquis vingt et une de ces pièces, vestiges si précieux des dernières heures de l'indépendance gauloise, et entre autres la belle monnaie que reproduit notre gravure. Avant la découverte de Pionsat, les numismates connaissaient déjà, dans les médaillers de deux amateurs éclairés de Clermont en Auvergne, MM. Bouillet et Mioche, deux monnaies qu'on ne pouvait attribuer qu'à Vercingétorix. Dès l'année 1837, M. de la Saussaye avait même publié l'une de ces pièces dans la Revue numismatique. Le savant membre de l'Institut avait démontré que la pièce de M. Bouillet, sur laquelle on ne lisait que la fin du mot INGETORIXS, avait été émise par le célèbre chef des Arvernes ; malgré la solidité de ses arguments, quelques personnes doutaient encore de cette assertion. La découverte de la pièce de M. Mioche vint plus tard corroborer ce qu'on appelait seulement une hypothèse; cependant il restait quelques esprits rebelles, car la pièce de M. Mioche, qui porte le nom tout entier, n'a jamais été publiée. Aujourd'hui le doute n'est plus possible ; chacun peut voir dans le Cabinet national la monnaie à laquelle est consacré ce travail. On y lit en toutes lettres VERCINGETORIXS; cette légende est placée au bas d'une tête jeune et imberbe. Au revers, on voit un type fréquent sur les monnaies gauloises, un cheval lancé au galop, et au-dessous un vase à deux anses.
Carte de localisation de Pionsat, dans le Puy de Dôme, lieu de la decouverte du statère de Vercingetorix
Doit-on voir dans cette monnaie, qui a le poids des statères de Philippe II, roi de Macédoine, père d'Alexandre, l'effigie du héros gaulois, ou simplement un souvenir peu fidèle de l'Apollon qui décorait la face de ces statères ?
Ici l'incertitude commence. Dominés par une fidélité peut-être exagérée au système, généralement vrai, qui ne voit dans les monnaies gauloises que des imitations plus ou moins heureuses des monnaies grecques et des monnaies romaines dont le commerce inondait la Gaule, la plupart des numismates ne veulent pas reconnaître l'effigie de Vercingétorix sur les monnaies qui nous occupent. Est-il cependant impossible que les Gaulois, dans l'enthousiasme que leur inspirèrent les premiers succès de Vercingétorix, aient voulu décerner les honneurs monétaires à ce chef suprême qui fut, selon les termes de César, nommé roi par les Arvernes, et à deux reprises impérator par la Gaule entière? La tête est jeune et régulière; or Vercingétorix était jeune et beau, d'après tous les récits où il est question de lui ; César le désigne par ces mots "Summae potentiae adolescens" ! Si c'était Apollon, il serait couronné de laurier; on ne voit pas de traces de couronne sur notre monnaie.
Le nom du chef est écrit, non pas à la place ordinaire des légendes, mais précisément au-dessous de la tête; cette inscription semble placée là pour le désigner de la manière la plus formelle. On peut objecter que l'absence de la couronne n'a rien qui doive surprendre, et que sur la plupart des monnaies gauloises les attributs importants ont été mal reproduits ou même tout à fait négligés. L'objection aurait une grande valeur s'il s'agissait d'une pièce grossière et barbare comme la plupart des monnaies gauloises ; mais elle perd ici de son importance, car il est facile de voir que les monnaies de Vercingétorix sont dues à un artiste fort habile ; les statières au nom de Vercingétorix sont d'un travail comparativement fort remarquable. Il ne faut pas oublier que ces pièces ont été fabriquées à Clermont, l'antique Gergovie, ville qui fut célèbre par l'habileté de ses artistes, et spécialement par ses orfèvres.
Nous le répétons donc, à moins que de nouvelles découvertes ne viennent nous démontrer notre erreur, nous croirons que les pièces de Vercingétorix portent l'effigie de cette illustre victime de César. Du reste, nous ne sommes pas seuls de cet avis. Dés l'année 1837, et alors qu'on ne connaissait qu'une monnaie très-imparfaite de Vercingétorix, M. de la Saussaye, dont les travaux sur la numismatique gauloise sont si estimés, n'était pas éloigné de penser comme nous, et s'il a exprimé alors cette opinion sous la forme dubitative, aujourd'hui que des monuments plus complets viennent lui donner une nouvelle force, peut-être serait-il moins réservé. Quoi qu'il en soit, ces monuments de l'antiquité gauloise sont au nombre de ceux qui doivent exciter le plus vif intérêt : nos aïeux n'écrivaient point; aussi doit-on recueillir avec le plus grand soin ces témoignages métalliques de notre antique indépendance, qui sortent des entrailles du sol natal, après plus de 20 siècles siècles, pour nous rappeler les vissicitudes de la patrie.
L'histoire de la conquête définitive des Gaules par les Romains ne nous a été transmise que par les Romains eux-mêmes ou par les Grecs, amis ou serviteurs de Rome. Nos pères n'avaient pas beaucoup de justice à attendre de ces écrivains : aussi leur histoire est-elle fort écourtée, et c'est pour ainsi dire uniquement par les "Commentaires" de César que nous pouvons apprécier le génie et les mâles vertus de Vercingétorix. C'est le cas de s'écrier, comme le lion de la fable :
"Si mes confrères savaient peindre !"
Toutefois, malgré cette disette de renseignements, et quoiqu'il n'ait eu pour historiens que les ennemis de sa nation, le nom de Vercingétorix brille de l'éclat le plus pur. Sa vie tout entière fut consacrée à l'indépendance de la patrie, et cette vie est couronnée par un acte sublime qui égale les dévouements fabuleux de l'histoire romaine.
Il faut relire la vie de Vercingétorix dans César et dans l'Histoire des Gaulois de M. Amédée Thierry. Ici nous nous contenterons d'en rappeler les principaux faits. Vercingétorix, issu d'une famille illustre de la cité des Ârvernes, peuple de l'Auvergne, était fils d'un certain Celtillus, qui avait été chef de toute la Gaule et qui, soupçonné d'aspirer à la tyrannie, avait péri sous les coups des siens. Vercingétorix hérita des richesses de son père et de son patronage sur de nombreux clients : sa générosité, son éloquence, la noblesse de ses traits, sa taille élevée et élégante, sa bravoure, lui concilièrent de bonne heure l'affection et le respect de ses compatriotes. Animé d'un ardent amour de son pays, Vercingétorix employa son influence à faire des ennemis au nom romain : aussi, l'an 52 avant Jésus-Christ, lorsque la nouvelle du soulèvement des Carnutes (peuples de Chartres et de l'Orléanais), qui avaient repris Genabum (Orléans), parvint jusque dans les montagnes de l'Auvergne, portée, selon la coutume, par les cris des peuples de bourgade en bourgade, le jeune Arverne résolut de prendre part à cette guerre sacrée. Il eut à lutter contre une opposition puissante, et Gobanitio, son oncle, chef du parti de la paix, réussit d'abord à le chasser de Gergovie (Clermont). Mais les patriotes reprirent bientôt le dessus, et Vercingétorix fut reconnu roi des Arvernes. A peine investi de l'autorité dans son pays, Vercingétorix noua des relations politiques avec les autres peuples de la Gaule, qui lui déférèrent le commandement suprême des forces de la confédération. Le jeune impérator, car telle est la traduction latine, donnée par César, du titre conféré par les Gaulois à Vercingétorix, s'occupa d'abord de former son armée à la discipline, et il y parvint en déployant la plus grande sévérité. La guerre ne tarda pas à commencer : César revint promptement de l'Italie; Vercingétorix lutta contre le plus grand capitaine de Rome et se montra digne d'un tel adversaire, non-seulement par sa valeur, mais encore par la portée et la hardiesse de ses conceptions politiques et militaires. Il comprit bien vite qu'il ne pourrait pas résister aux vieilles légions de César s'il s'obstinait à combattre en bataille rangée. Son plan, qu'il réussit à faire adopter à l'assemblée des chefs, consistait à brûler les villes, à ravager le pays, pour enfermer les Romains dans un désert. Cette conception, analogue à celle qui sauva les Russes en 1812, devait sauver la Gaule : les Romains, affamés, sans place de retraite, n'auraient pu résister aux attaques incessantes de la cavalerie gauloise ; par malheur elle ne fut exécutée qu'en partie. On brûla plus de vingt villes dans une seule journée ; mais les larmes des habitants d'Avaricum (Bourges) prévalurent contre la résolution de Vercingétorix, qui, cédant à la compassion et aux prières des autres généraux, consentit à laisser debout les murailles d'Avaricum que les Bituriges (les peuples du Berry) promettaient de défendre jusqu'à la mort. Ce qu'avait craint Vercingétorix se réalisa : les Romains s'emparèrent d'Avaricum et des provisions qu'on y avait accumulées; mais ils échouèrent devant Gergovie, défendue par Vercingétorix, qui eut la gloire de forcer César à lever le siège.
Après ce succès, Vercingétorix se crut assez fort pour livrer bataille à César ; on ne sait pas positivement en quel lieu ; mais d'après les Commentaires ce dut être entre Tonnerre et Châtillon-sur-Seine. Malgré des prodiges de valeur, les Gaulois furent battus, et Vercingétorix, qui avait été nommé pour la deuxième fois impérator de la Gaule, fit la faute de s'enfermer dans Alesia (Alise-Sainte-Reine, Côte-d'Or). César vint l'y assiéger; une nouvelle armée de Gaulois accourut pour délivrer son généralissime ; mais elle dut céder encore une fais à la supériorité de la tactique et des machines des Romains. Vercingétorix, comprenant l'inutilité d'une plus longue résistance et ne consultant que son grand cœur, prit la résolution de mourir seul pour le salut des siens. Le lendemain de la défaite de l'armée gauloise, il assembla le conseil et déclara qu'il n'avait pas entrepris cette guerre pour ses intérêts particuliers, mais pour la cause de la liberté commune, et que, puisqu'il fallait se soumettre à la mauvaise fortune, il s'offrait à eux pour le salut de la nation, soit qu'on cherchât à se concilier les Romains en le mettant à mort, soit qu'on préférât qu'il se livrât vivant. Le conseil fit connaître à César les nobles dispositions de Vercingétorix. Le proconsul répondit qu'on lui envoyât les armes et les chefs; puis, faisant dresser son tribunal devant le camp, il y attendit les vaincus. Vercingétorix revêtit sa plus riche armure, monta son cheval de bataille et parut tout à coup aux yeux des Romains, dont quelques-uns furent surpris et même effrayés. Ce barbare avait encore toutes les grâces de la jeunesse, et, revêtu de son armure, son aspect était à la fois séduisant et formidable. On fut touché de son sort et de son dévouement. César resta impassible et le fit charger de fers.
Plutarque dit qu'il fit à cheval le tour du tribunal avant de déposer ses armes aux pieds de César, soit qu'il eût dépassé le but dans la rapidité de sa course, soit que ce fût un des rites du cérémonial de la nation. Il parait qu'il accomplit cet acte avec une noble simplicité et sans prononcer une parole. Florus est le seul auteur qui lui prête cette phrase prétentieuse : « Homme le plus vaillant des hommes, tu as vaincu un homme vaillant! » César ne sut pas apprécier comme elle méritait de l'être l'action généreuse du chef arverne. Vercingétorix languit six années dans les fers, et, l'an 46 avant Jésus-Christ, au milieu des joies du triomphe de César, la hache du bourreau trancha la tête du plus noble des défenseurs de la Gaule. Cette mort ne fut pas remarquée à Rome; mais nous, Français, fils de ces braves et malheureux Gaulois pour le salut desquels Vercingétorix se dévoua, nous lui devons une place d'honneur parmi les héros de la patrie. Le nom d'Arminius est populaire en Allemagne, celui de Vercingétorix devrait être encore plus familier à nos populations. Arminius défit quelques légions romaines, Vercingétorix donna sa vie pour le salut de ses concitoyens ! Aussi est-ce avec une joie véritable que nous faisons connaître ce curieux statère d'or qui a circulé parmi les assiégés d'Alise ; c'est avec une curiosité mêlée de respect que nous examinons ce petit morceau de métal qui a traversé tant de siècles pour nous faire connaître les traits de ce héros national. Si c'est une illusion, nous l'avouons, elle nous est chère, et il nous serait pénible de ne voir sur cette monnaie que la reproduction banale de je ne sais quel dieu du paganisme. Pourquoi l'Auvergne n'élèverait-elle point un jour, sur l'emplacement de l'ancienne Gergovie, une statue colossale au noble vaincu d'Alise ?[ce voeu fut exhaucé par Napoléon III] Si jamais ce vœu se réalise, il faudrait représenter Vercingétorix à cheval, revêtu de ses armes, et avec les traits nobles, réguliers et calmes que l'on admire sur ce statère découvert à Pionsat.
NB. Cet article est extrait du "Magasin pittoresque", paru en 1853. Certains des voeux de son auteur, dont la statue et la constitution de Vercingétorix en héros national, ont été exhaucés. La monnaie présentée ci-dessus est probablement la monnaie gauloise la plus célèbre.
- Détails
- Catégorie : Monnaies gauloises
L'Atlas des monnaies gauloises de Henri de La Tour, paru en 1892 a été unanimement salué par la critique lors de sa parution.
Le livre, qui a fait date, présentait pour la première fois de manière ordonnée un aperçu de l'ensemble des monnaies gauloises grace aux planches du graveur Dardel.
Photo de quelques monnaies gauloises
Une référence pour les collectionneurs
L'Atlas des monnaies gauloises a fait l'objet de nombreuses rééditions et il reste aujourd'hui encore une référence pour les collectionneurs de monnaies gauloises.
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Exemple de planche contenue dans l'Atlas des monnaies gauloises
Histoire de l'Atlas des monnaies gauloises, par A. De Barthélémy
Atlas de monnaies gauloises, préparé par la Commission de topographie des Gaules et publié sous les auspices du Ministère de l'instruction publique par Henri de la Tour, sous-bibliothécaire au département des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale. Paris, Plon, Nourrit et Gie, 4892. In-fol., iv-i2 pages et 55 pl.
Ce recueil est le complément d'un volume de textes édité en 1889 sous le titre de Catalogue des médailles gauloises de la Bibliothèque nationale. M. de la Tour avait été chargé de faire la table de ce livre, et il s'était acquitté de cette mission difficile avec un plein succès.
On lui doit de nouveau une grande reconnaissance pour n'avoir pas reculé devant le rude travail qui consistait à fournir aux numismatistes un fil conducteur dans l'Atlas, ouvrage très curieux, très utile, mais établi sans plan arrêté et sans méthode ; il s'agissait de guider les lecteurs et de leur permettre de recourir de l'Atlas au Catalogue. Ce désordre est expliqué par l'histoire même du livre ; ceux qui y ont travaillé ne sont guère coupables. Chacun a fait de son mieux, travaillant isolément ; la direction a fait défaut.
En 1876, le ministre de l'Instruction publique décida d'entreprendre un catalogue général des monnaies gauloises. A ce moment, on voulait réunir en un Corpus la description de toutes les pièces de cette série conservées dans les musées publics et dans les collections particulières; le texte devait être accompagné d'un atlas. Il était tout naturel de commencer par mettre à contribution le Cabinet de France, le plus riche en monnaies gauloises.
La Commission de topographie des Gaules, qui comptait parmi ses membres Saulcy et Gh. Robert, les deux savants les plus versés dans l'étude de la numismatique gauloise, fut chargée de mèner à bien cette oeuvre ; elle désira avoir pour collaborateurs MM. Chabouillet et Muret, du Cabinet de France.
On commença aussitôt à réunir les documents nécessaires et à faire exécuter par Dardel de superbes planches, au nombre de cinquante-cinq, qui furent payées sur les fonds alloués à la Commission pour les recherches d'antiquités nationales. Ce plan primitif eut pour résultat de réunir, dans les planches, un très grand nombre de pièces étrangères au Cabinet de France. Les monnaies de la Bretagne insulaire sont, en grande partie, empruntées au bel ouvrage de sir John Evans; les collections du Musée de Saint-Germain, de Ch. Robert, de Danicourt, la découverte de Jersey, etc., furent mises à contribution.
En 1883, par suite de la dissolution de la Commission de topographie des Gaules, ses membres cessèrent de s'occuper du Catalogue et de l'Atlas. MM. Chabouillet et Muret en restèrent exclusivement chargés et purent réaliser une idée déjà soumise à leurs collègues qu'ils n'avaient pu convaincre; le Catalogue général des monnaies gauloises devint le Catalogue des monnaies gauloises de la Bibliothèque nationale; on laissa de côté l'Atlas, qui ne concordait plus avec le nouveau plan ; on décida que, lorsque ce serait possible, on publierait un second volume de catalogue consacré aux pièces étrangères au Cabinet de France. Ce projet risque fort, faute de travailleurs de bonne volonté, de ne pas être réalisé de longtemps.
En résumé, le Cabinet des médailles de France y a gagné d'avoir un Catalogue de ses richesses, augmenté de nombreuses pièces qui ne font pas partie de ses collections, et cela sans qu'il lui coûtât de sacrifices pécuniaires. Ensuite, il fut reconnu que l'Atlas était le complément nécessaire du Catalogue, et on se décida à le mettre à la disposition du public, qui peut ainsi se servir d'un ensemble de planches telles qu'il n'en avait pas rêvé jusqu'à ce jour.
Il n'était pas inutile, je crois, de faire l'histoire de cet ouvrage, si facile à consulter aujourd'hui grâce à M. de la Tour, et d'expliquer l'incohérence qu'il présente et à laquelle il fallait apporter remède. Je m'empresse de reconnaître que M. de la Tour a réussi au delà de toute espérance.
Muret, qui connaissait mieux que personne, par suite d'une longue pratique, la numismatique ancienne, manquait de l'expérience nécessaire pour l'établissement d'un livre. Dans le Catalogue comme dans V Atlas, les divisions et les subdivisions manquent de méthode ; les titres des chapitres et leur distribution laissent le lecteur dans un vague regrettable ; l'ordre même des matières est absent ; on n'a suivi ni un plan historique ni un plan géographique. Il semble que, cédant à une illusion qui égarait les curieux il y a quelques années, on ait tenu à attribuer toutes les monnaies connues à chacun des peuples cités par les textes. Hélas! à cette heure encore, nous ne devons pas tenter une pareille tâche. Quelque nombreuse que soit l'énumération des peuples gaulois mentionnés par les historiens et par les géographes, nous sommes loin de les connaître tous, et, si nous savions leurs noms, il faudrait, au préalable, écarter ceux qui avaient disparu lorsque l'usage de la monnaie s'établit en Gaule. Entre le Rhin, l'Océan et les Pyrénées, il y eut, pendant plusieurs siècles, un mouvement de peuples et de tribus comparable aux vagues de la marée montante ; je crains fort que parmi toutes ces attributions il n'y en ait plus d'une qui soit proposée en faveur de peuplades qui, ayant depuis longtemps reculé devant l'invasion, étaient disparues ou absorbées par les nouveaux venus lorsque le monnayage apparut.
J'ai insisté sur les critiques à faire au Catalogue et à l'Atlas des monnaies gauloises afin de prémunir le lecteur à l'occasion de certains détails qui pourraient lui faire oublier que ce recueil a une grande valeur scientifique comme instrument de travail, surtout depuis que M. de la Tour a fourni les moyens de le consulter utilement.
A. de Barthélémy.
Compte-rendu publié dans : Bibliothèque de l'école des chartes. 1894, tome 55. pp. 155-157
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