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La "masse d'or" de Philippe IV Le Bel est une des plus belles et des plus célèbres monnaies d'or française du Moyen Age. La première émission de cette monnaie a commencé le 10 janvier 1296.
Photo de la Masse d'Or de Philippe Le Bel
Description détaillé de la pièce
FRANCE. Philippe IV le Bel. 1285-1314. Masse d’or. 1ère émission, à partir du 10 janvier 1296. Av. +PHILIPPVS:DEI:GRA:FRANCHORVM:REX. Le roi couronné, vêtu d’un manteau, attaché sur l’épaule droite par un fermail, assis sur un trône orné d’avant-corps de dragons aux longs cous. Le roi tient dans la main gauche une fleur de lis et dans la main droite un sceptre terminé par une fleur de lis florencée. Dans le champ un polylobe, bordé intérieurement de festons fleurdelisés.
Rev. +XP’C:VINCIT:XP’C:REGNAT:XP’C:IMPERAT. Croix feuillue et fleurdelisée avec quadrilobe en coeur, cantonnée de quatre lis, dans un quadrilobe aux quatre angles extérieurs tréflés. 6,99g.
Ciani 196. Lafaurie 212. Duplessy 208. Friedberg 254.
Très rare. Très belle pièce dans un état de conservation superbe
Provenance et prix :
Hess-Divo AG . Vente aux enchères 295. Date de la vente 7 mai 2003. Lot n°46.
Prix de départ : 12500 francs suisses. Prix réalisé : 13,500 francs suisses (environ 10,176 dollars US) . Frais de vente non inclus.
Plus d'infos sur cette monnaie de Philippe Le Bel
Dans les textes de l’époque, la masse d’or est décrite comme "florin, grand florin ou gros royal" rappelant que cette pièce valait deux petits florins et que c’était la plus grande pièce d’or qui eût été frappée. Ailleurs, on disait "denier à la masse" synonyme de sceptre, et ce n’est que plus tard que le nom de "masse" a pris dans le langage courant un sens restreint. La masse restera longtemps en circulation.
Nous avons tenté d’établir un lien entre certaines monnaies d’or et les sceaux royaux, donc entre la numismatique et la sigillographie. La figure du roi assis rappelle les sceaux "de majesté" de la même époque. La représentation sur les monnaies et celle sur les sceaux est du même style, il paraît logique que les mêmes artistes aient travaillé pour les ateliers monétaires et pour les chancelleries. Nous illustrons ici le "sceau de majesté" du roi Philippe IV le Bel, en usage à partir de novembre 1285 jusqu’à 1314. Etant donné la grandeur du sceau (90 mm de diamètre, trois fois plus grand que la monnaie), l’artiste avait naturellement plus de liberté d’exercer son talent, faisant apparaître de nombreux détails, par exemple la physiognomie royale, les plis du manteau et une légende circulaire d’un style de lettre d’une grande fraîcheur.
Si on compare ce travail avec celui du graveur des coins monétaires, il est évident que ce dernier était bien plus délicat et minutieux. Aucune autre époque du Moyen-Age ne nous a laissé des monnaies d’or d’un style aussi remarquable! (Pour de plus amples détails, consulter le "Corpus des Sceaux Français du Moyen-Age, tome II", par Martine Dalas, publié par les Archives Nationales en 1991).
Autres pages sur les monnaies médiévales et les monnaies royales françaises
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Le remarquable Trésor de Louis d’Or de Plozévet a été vendu au enchères en septembre 2021. Découvrez le résultat des ventes en vidéo !
Vidéo : Le Trésor de Louis d’or de Plozévet vendu pour 1 million d’euros !
Le Trésor a été découvert en 2019 dans une maison achetée en 2012
Les Louis d’Or du trésor de Plozévet ont été vendus aux enchères à Saumur le 29 septembre 2021.
Ce trésor a été découvert en 2019 par un couple dans une maison achetée en 2012. Le trésor a été découvert pendant les travaux de restauration de la maison. Il est composé de 239 pièces d’or frappées sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV. On a donc affaire à d’authentiques Louis d’or frappés sous l’Ancien Régime. La pièce la plus récente date de 1692, date de la cache du trésor. La pièce la plus ancienne date de 1632.
Ce trésor correspond semble-t-il à l’épargne régulière d’un riche négociant.
Le trésor ne contient que 2 écus d’or frappés au marteau sous Louis XIII, toutes les autres pièces sont des Louis d’Or frappés au balancier dans différents ateliers du Royaume. Pour rappel, les Louis d’or ont été frappés à partir de 1640. Ces pièces sont remarquables car elles ont été frappées au balancier, c’est-à-dire avec un procédé mécanisé qui a remplacé la frappe manuelle au marteau qui était utilisée depuis le Moyen Age pour fabriquer les pièces.
Ce changement ne s’est pas fait sans difficultés car la corporation des monnayeurs était très conservatrice, et elle a freiné des quatre fers contre cette innovation technique qui a changé radicalement ses habitudes.
La fabrication mécanique des pièces offrait la possibilité de fabriquer des pièces plus rondes et plus grosses que la frappe au marteau. Le procédé de fabrication au balancier était connu depuis le XVIème siècle mais il ne n’est imposé qu’au XVIIème siècle sous le règne de Louis XIII. Et encore le pouvoir royal a dû ruser pour arriver à ses fins.
Les Louis d'Or ont contribué au rayonnement de la Monarchie Absolue dans toute l'Europe
Les nouvelles pièces baptisées du nom des rois qui les ont fait frapper et qui portaient leur effigie, les Louis d’Or, ont été un très grand succès grâce à leur qualité de fabrication Ces pièces ont contribué au rayonnement de la Monarchie absolue dans toute l’Europe. Les Louis d’or ont été avidement thésaurisés, au détriment des pièces antérieures frappées au marteau. Le trésor de Plozévet en constitue un bon exemple, puisque manifestement les véritables Louis d’Or de Louis XIII et Louis XIV ont été privilégiés au détriment d’autres pièces (notamment les écus ou les pièces étrangères comme les pièces d’or espagnoles qui circulaient beaucoup en France à l’époque).
On note que les pièces ne portent pas de valeur faciale. C’est leur poids et leur taille qui les définit : il existe des demi Louis d’or, des Louis d’or, des doubles Louis d’or et même des quadruples Louis ainsi que de très grosses pièces de 8 Louis d’or et même 10 Louis d’or.
Cependant, on ne trouve dans le trésor Plozévet que des demi Louis d’or, de simples Louis et des doubles Louis. Les plus grosses pièces, au-delà du double Louis d’Or n’ont été fabriquées qu’en très petites quantités et exclusivement à l’usage du roi, qui pouvait les donner pour services rendus à des proches ou qui pouvait s’en servir sur sa table de jeu. On parle de ces pièces comme des pièces de “plaisir”.
Les pièces qui composent le trésor de Plozévet ne sont pas des pièces de plaisir mais elles ont toutes été fabriquées pour êtres mises en circulation. Leur valeur faciale n’est pas indiquée sur les pièces, mais, conformément à l’usage de l’Ancien Régime, elle était fixée par décret.
Absence de valeur faciale sur les pièces : le roi pouvait dévaluer par décret sans refondre les pièces
Par exemple le Louis d’or de Louis XIV à la mèche longue avait cours légal pour 10 livres tournois. Pour rappel la livre tournois était le nom de la monnaie française avant son remplacement par le Franc sous la Révolution. L’absence de valeur faciale sur les pièces permettait au roi, si nécessaire, de dévaluer la livre tournois par décret sans avoir à refrapper toutes les pièces.
Les pièces du trésor de Plozévet ont été frappées dans de nombreux ateliers monétaires différents. A l’époque en effet la fabrication monétaire n’était pas centralisée. On trouve ainsi des pièces frappées dans les ateliers de Paris, Poitiers, Limoges, Toulouse, Dijon, Reims, Rennes, Rouen, Bourges, Troyes, Aix, ou encore Amiens.
Ces multiples ateliers fabriquaient des quantités de pièces plus ou moins importantes selon l’importance du commerce local. L’atelier monétaire le plus important du Royaume était l’atelier de Paris, puisque la capitale concentrait déjà les plus grandes richesses du Royaume. Selon leur lieu de fabrication, les Louis d’or sont donc plus ou moins rares. Les pièces fabriquées à Paris, qui portent la lettre d’atelier A sont généralement les moins rares.
Les particuliers portaient leurs matières en or à l’atelier monétaire, qu’il s’agisse de bijoux ou de monnaies de toutes origines (françaises ou étrangères) et les faisaient convertir en bon Louis d’Or en échange d’un impôt sur la fabrication monétaire qui portait le nom de Seigneuriage.
Naturellement, le roi s’était arrogé le monopole de la fabrication monétaire au cours des siècles. Cela n'empêchait pas quelques faux monnayeurs de tenter leur chance. Mais ils risquaient gros : la peine de mort précédée le cas échéant du supplice de la roue. Contrefaire les monnaies du roi, qui représentaient son portrait, c'était en effet commettre un crime de lèse majesté. Sans parler de la protection des finances royales. “Touche pas au grisbi” ! comme aurait dit Audiard.
Les écus d’or de Louis XIII pèsent 3,4 grammes et ont un diamètre de 22 et 27 millimètres. Les demi Louis d’or pesaient officiellement 3,376 grammes, les Louis d’or 6,752 grammes et les double Louis d’Or 13,504 grammes. On observe quelques variations du poids des monnaies liées soit à la fabrication des pièces, moins précise qu’elle pourrait l’être qu’aujourd’hui pour des raisons techniques, soit en raison du “frai” c’est à dire de l’usure des pièces liée à leur circulation.
Les Louis d'Or ont un titre d'Or fin plus bas que les Ecus d'Or qui les ont précédé
Les Louis d’Or étaient fabriqués en or pur à 917 millièmes, ou 91,7 % si l’on préfère. Ce titre d’or fin correspond de l’or à 22 carats. Les pièces n’étaient pas fabriquées en or pur à 100% en raison de la fragilité de l’or. On ajoutait aux pièces un petit pourcentage de cuivre pour donner une plus grande résistance pour éviter une usure trop rapide liée à leur utilisation dans la circulation courante. On note que le titre d’or fin contenu par les écus d’or, qui ont précédé les Louis, est supérieur puisqu’il est de 958 millièmes contre 917 millièmes pour les Louis d’Or.
L’ensemble des pièces du trésor de Plozévet pèsent 1,584 kilo. On a donc un poids total d’or fin d’environ 1,453 grammes. La valeur métallique intrinsèque du trésor est donc d’environ 70500 euros. Mais le prix de vente de l’ensemble des pièces a atteint 830194 euro. Les Louis d’Or valent donc 11 fois plus cher que leur poids en or. On a ici l’illustration parfaite du fait que les Louis d’Or conservent toujours leur aura de pièces d’or iconiques françaises. Les Louis d’or ont toujours une valeur numismatique et patrimoniale très supérieure à leur valeur métallique intrinsèque.
Il faut dire que les découvertes de trésors de Louis d’or de cette ampleur ne sont pas si fréquentes. Bien sûr le trésor de Plozévet est 14 fois plus petit que le trésor de Louis d’Or de la rue Mouffetard, découvert à Paris en 1938 et qui contenait pas moins de 3210 Louis d’Or…
Le trésor de Plovézet, un "petit trésor" ?
Mais quand même ce “petit trésor” entre guillemets est remarquable. Il était initialement estimé à 250000 à 300000 euros. Mais cette estimation a été dépassée, elle a été multipliée par 3. Si l’on ajoute les frais de vente, les acheteurs ont dépensé pour plus d’un million d'euros pour s’offrir un ou plusieurs Louis d’Or…
Il faut dire que le commissaire priseur a assuré une bonne publicité à ce trésor remarquable. L’Etat lui-même a préempté 18 pièces. Les inventeurs du trésor en ont conservé 4.
Le prix de vente moyen s’élève à 3522 euro par pièce (hors frais).
Les deux pièces les plus chères ont été vendues pour 46000 euros chacune. Il s’agit d’un Louis d’or à la croix des Templiers frappé en 1640 à Paris et d’un Double Louis à la mèche longue frappée à Dijon en 1646.
La pièce la moins chère est un écu d’or de Louis XIII frappée à Amiens en 1638. Cette pièce a été vendue pour 1250 euros hors frais. Selon leur état et leur atelier, les simples Louis d’Or de Louis XIII ou XIV se sont vendus généralement pour 2000 à 2500 euros hors frais…
La vente aux enchères du trésor de Plozévet a été une belle réussite, qui a ravi tout le monde : les inventeurs du trésor bien sûr, qui n’attendait sans doute pas un tel “don du ciel”, les commissaires priseurs, et les collectionneurs qui ont pu enrichir leur collection avec de bonnes pièces d’or françaises… Sans parler de l’Etat qui récupère quelques pièces pour les collections publiques et qui ne manquera pas de prélever quelques impôts sur cette belle vente.
Liens pour en savoir plus et pour acheter des pièces de monnaie de collection
Découvrez le trésor de Plozévet sur le site de l’Hôtel des Ventes d’Angers
Catalogue de Vente du trésor (format pdf)
Résultats de la vente du trésor de Plozévet
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La vidéo ci-dessous présente 2 pièces de monnaie royales françaises très rares.
Vidéo : 2 pièces de monnaie royales françaises très rares
2 pièces frappées sous le règne d'Henri II
Les deux pièces de monnaie dont il est question sont des pièces en or frappées sous le règne du roi Henri II qui a régné entre 1547 et 1549.
La première pièce est un double Henri d’Or dit “à la Gallia” frappé à Paris en 1552. A l’avers on peut voir le buste du roi tourné à gauche. Il porte une couronne de laurier à la façon des empereurs romains et une cuirasse richement ornée.
Au revers on peut découvrir un motif inspiré directement des monnaies romaines antiques : il s’agit d’une allégorie de la Gaule assise sur un monceau d’armes et de boucliers. Cette image de Gallia porte une Victoire dans la main droite. C’est un motif qui a été fréquemment utilisé sur les monnaies romaines, qui représentaient une allégorie de Rome victorieuse, assise sur des monceaux d’armes prises aux ennemis. Dans la cas de la monnaie d’Henri II, ROMA est remplacée par GALLIA, c’est-à-dire une allégorie de la Gaule ou de la France si l’on préfère.
L’allégorie de Gallia est entourée par la légende OPTIMO PRINCIPI. Cette légende latine signifie “Le Meilleur des Princes”. Elle a été appliquée à l’origine dans la titulature et sur les monnaies de l’Empereur romain Trajan.
On voit donc qu’on a affaire à une pièce inspirée directement par l’Antiquité, ce qui est typique du XVI siècle, qui est le siècle de la Renaissance en France. C’est pendant la période de la Renaissance que l’on a commencé à représenter des portraits réalistes des rois. Jusque là le roi était représenté sous forme d’une image idéalisée.
Mais ce n’est pas tout. Cette pièce est remarquable par ses caractéristiques techniques. Il s’agit d’une pièce en or de 7,24 grammes et d’un diamètre de 28 millimètres qui a été frappé non pas à la main, au marteau, comme c’était l’usage depuis le Moyen Age, mais à l’aide d’un procédé mécanique nouveau à l’époque, la frappe au balancier.
Le balancier a fait son apparition en France en 1550. Son introduction fait partie de la politique monétaire ambitieuse du jeune roi Henri II qui après son accession au trône a réclamé d’obtenir son portrait “au naturel”. Il a alors confié au graveur général des monnaies Marc Béchot l’exécution de ce souhait.
Marc Béchot a fait venir un balancier de la ville de Nuremberg. Ce balancier qui a coûté pas moins de 3000 écus au roi a été installé à l'extrémité occidentale de l'île du Palais à Paris.
On parle de l’Atelier du moulin en raison du moulin à eau qui actionnait les différentes machines destinées à la fabrication des pièces de monnaie.
L’innovation technique de la frappe au balancier permettait de fabriquer des pièces bien rondes et plus grosses que les pièces frappées au marteau.
Hélas la corporation des monnayeurs très conservatrice a refusé cette innovation qui ne n’est imposée qu’un siècle plus tard avec les célèbres Louis d’Or. L’atelier du Moulin a été cantonné à la production de quelques rares pièces d’exception.
3 pièces en or à la Gallia ont été fabriquées : les Demi Henri à la Gallia, les simples Henri à la Gallia et les doubles Henri.
La pièce présentée ici est un double Henri. Cette pièce va passer en vente à Monaco les 20 et 21 octobre 2021. Elle est mise à prix pour 40000 euro. Une deuxième pièce encore plus rare, un demi Henri d’or passe également en vente aux enchères à Monaco les 20 et 21 octobre prochain. Cette pièce exceptionnellement rare manque aux collections nationales. Elle est mise en vente pour 70000 euro.
Liens pour en savoir plus et pour acheter des pièces de monnaie de collection
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