Les monnaie du type « Philippes » sont fréquemment citées dans la littérature antique, mais aussi sur les inscriptions lapidaires. Diodore de Sicile, Pollux, Plaute ou encore Tite Live en parlent dans leurs oeuvres. On trouve aussi des monnaies du type « Philippes » mentionnées dans le Corpus des inscriptions grecques, par exemple dans les comptes des hiéropes de Délos (cf. Bull. Corr. Hell., t. VI, 1882, p.131) ou encore dans les Comtpes du Temple d'Eleusis (id., t. VIII, 1888, p.198). Il s'agit en fait des statères d'or de Philippe II de Macédoine, père d'Alexandre le Grand.

Exemple de statère de Philippe II de Macédoine.

Royaume de Macedoine. Philippe II (359-336), AV statère, vers 340-328 av. J.-C. Pella. Droit : Tête l. d'Apollon à droite. Revers : ΦΙΛΙΠΠOY Bige au galop à droite. Sous les chevaux, un bouclier de profil. Ref.: Le Rider, 390; SNG ANS 162. 8,50g. Photo Jean Elsen & ses Fils. Estimation : 3500 euros

Ils ont, au droit, pour type, la tête laurée d'Apollon d'Ichnae, et au revers le bige qui rappelle la victoire de Philippe aux jeux olympiques; leur poids est de 8,60 grammes, dépassant par conséquent de 20 centigrammes le poids de la darique. Mais l'habitude chez les grecs de donner le nom de « darique » aux pièces d'or était si invétérée que le terme de « philippe » ne s'imposa pas tout de suite; les nouvelles pièces d'or étaient parfois appelées « les dariques de Philippe », pour les distinguer des dariques asiatiques sensiblement plus légères.
Les Gaulois imitèrent abondamment les Philippes et les doubles Philippes d'or dans leur monnayage national, jusqu'à la chute de leur indépendance avec Vercingétorix qui, lui-même, fit frapper des statères d'or marqués encore au coin de cette inspiration macédonienne.

Sous l'empire romain, les philippi ou philippei désignaient souvent la monnaie d'or courante. Le nom de Philippe que portèrent deux empereurs du IIIème siècle, contribua à remettre en honneur une appellation qui, antérieurement, était probablement tombée dans le domaine exclusif de la littérature.

Ce sont peut-être les poètes comiques qui ont commencé à populariser dans Rome le nom vulgaire des statères de Philippe de Macédoine. En traduisant en latin les comédies athéniennes où il est souvent question des véritables Philippes, par exemple les comédies de Ménandre et de Philémon, les comiques ont propagé un terme nouveau pour désigner la monnaie d'or; on l'appliqua aux pièces d'or contemporaines, à effigie impériale; puis le sens prenant de l'extension, on finit par donner le nom de « philippus » à toute sorte de monnaies, dans les trois métaux.

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