La crise de l'euro à Chypre, qui a commencé le samedi 16 mars dernier a provoqué une hausse assez nette des cours de l'or, qui sont passés de 1219,386 euro l'once (cours du 15 mars) à 1238,541 euro le 22 mars, atteignant un pic hebdomadaire à 1250,581 euro l'once le 21 mars. En dollars les cours de l'or ont repassé le seuil des 1600 dollars, puisque l'once cotait 1595,5 dollars en 15 mars et qu'elle a atteint aujourd'hui 1607,75 dollars, le cours le plus haut de la semaine ayant été atteint le 15 mars à 1613,15 dollars l'once.

La hausse de la valeur de l'or est nette mais on ne peut pas dire pour autant que la crise de l'euro à Chypre ait provoqué une ruée vers l'or. Le graphique ci-dessous montre que pour l'instant les conséquences de la crise de l'euro de Chypre sur les cours de l'or sont relativement limitées.

Graphique : conséquences de la crise de l'euro à Chypre sur les cours de l'or


Graphique : conséquences de la crise de l'euro à Chypre sur les cours de l'or
Cours de l'or jusqu'au 22 mars 2013. Monnaie en illustration : pièce de 1 euro de Chypre

La crise de l'euro à Chypre : vers un inévitable bank run


La crise de l'euro à Chypre est liée à la décision de la Commission Européenne, du FMI et de la Banque Centrale Européenne de taxer les dépôts bancaires Chypriotes à hauteur de 6,75% pour les dépôts inférieurs à 100000 € et 9,9% pour les dépôts supérieurs à 100000 euro. Cette décision, assortie d'un prêt de 10 milliards d'euros a été prise pour sauver deux banques chypriotes de la faillite.

Cette décision date de la nuit de vendredi à samedi 15-16 mars 2013, et les banques devaient rester fermées à Chypre jusqu'au mardi suivant, le lundi 18 mars étant férié. A ce jour les banques chypriotes sont toujours fermées car face à la colère populaire mais aussi en raison du double jeu du président chypriote, le parlement de Chypre a rejeté le plan de sauvetage du système bancaire. 

A présent la Banque Centrale Européenne menace de ne plus approvisionner les banques de Chypre en liquidités si une juste contribution n'est pas apportée au plan de sauvetage. Le maintien prolongé de cette décision signifierait de facto une sortie de Chypre de la zone euro, qui mettrait la banque centrale de Chypre dans l'obligation d'émettre sa propre monnaie. La nouvelle livre chypriote, si elle devait voir le jour, serait immédiatement dévaluée dans des proportions considérables, à moins d'être soutenue par une grande puissance telle que la Russie.

De toute façon un "bank run", c'est-à-dire une ruée des déposants pour récupérer leur argent semble à présent absolument inévitable et on peut s'attendre à de nouvelles hausses des cours de l'or la semaine prochaine.

La crise de l'euro de Chypre révèle la faiblesse de la zone euro


Cette crise est grave car elle révèle la faiblesse de la zone euro tandis que le concept du prelèvement direct sur les comptes bancaires, qui est une spoliation pure et simple, risque de semer le doute dans l'esprit des déposants de l'ensemble de la zone euro. Ce facheux précédent, même s'il n'aboutit pas, risque de mettre à mal la confiance dans l'ensemble du système bancaire.

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